Extraits

      Partir d’un rêve d’enfant et terminer par un rallye tour du monde amateur (R.T.D.M.A), tel est le contenu de cet ouvrage. Il est motivé par un cri d’encouragement à ceux qui croient aux vertus de l’effort. L’histoire de cette merveilleuse aventure est le témoignage de ce projet. Le rêve est un levier remarquable. Il  permet de s’évader lorsqu’il est la conséquence d’un climat hostile et brutal. Il devient alors, un objectif à atteindre…(à suivre)

 

 A cinq heures, dans la nuit noire, TARENNE pointe son étrave vers la sortie. Le vent est faible et le bassin est calme, puis c’est l’entrée dans le passage. Les premiers remous secouent la coque, le vent augmente, 20, 30, 40 nd, les vagues se creusent. Nous sommes baignés dans l’obscurité la plus profonde. Au loin, le phare de Tarifa projette son faisceau de lumière. Inutile de dire que le stress nous assaille. De plus, je ne me sens pas très bien, le mal de mer s’empare de moi en dépit de la pastille scopoderm…(à suivre)

 

 Un orage éclate à l’aube, la chaîne donne des à-coups brutaux. Je sors précipitamment pour vérifier le mouillage. Je pose ma main sur la chaîne et tout à coup, dans un claquement sec avec une grosse étincelle, l’un des maillons (10mm) vient de céder. J’ai du mal à réaliser. TARENNE se met déjà en travers et se dirige vers la côte hérissée de roches. Je hurle à Annie de mettre le moteur en marche. Hélas celui-ci refuse de démarrer une première fois…(à suivre)

 

 Pour nous détendre, nous envisageons de visiter la ville et les anciennes forteresses portugaises. Après 32 ans d’exil, c’est avec émotion que je foule cette terre d’Afrique. A la suite des formalités douanières, nous sommes arrêtés au poste de police du port. Un sergent de ville, dans un excellent français, nous annonce l'interdiction de sortir de la zone, car le responsable n’est pas présent pour signer nos laissez-passer. Nous apprendrons plus tard qu’il fallait donner un bakchich…(à suivre)

Pris d’un frisson, mon passé en Algérie ressurgit brutalement…(à suivre)

 Drapée dans sa démocratie (1), la France  s’est détournée de son passé culturel chrétien au profit de sa nouvelle culture laïque. Elle introduit les germes du Marxisme et laisse l’islamisme s’affirmer. Pratiquant l’élitisme (2), des bourses sont accordées aux jeunes musulmans pour étudier aux facultés parisiennes. Certains se retrouvent à Varsovie, voire Moscou. De retour au pays, imprégnés des belles théories bolcheviques, aidés par certains intellectuels français, ils ont très vite organisé la rébellion. Sans rien comprendre à ce qui se préparait, la cruauté a surgi dans toute son horreur. Égorgements, viols, fermes incendiées, bétail abattu, tout visait à dresser les communautés, les unes contre les autres. Je n’oublierai jamais  le suicide de mon oncle à la suite de tortures insoutenables, la disparition de mon cousin sur le trajet de notre maison, et la mort du grand-père de mon camarade de classe, la tête fracassée à l’aide d’une masse après avoir eu la gorge tranchée. Leur seul tort c’est d’avoir été « roumi » (chrétien)

(1) diktat des minorités agissantes .

(2)Lettre du père de Foucauld au duc de Fitz-James (1912) dans ˝ Charles de Foucauld˝ par Hervé Bazin paru aux éditions Plon en 1921, (page 444 Extrait). Ma pensée est que, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l’Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie. Une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la française, sans avoir l’esprit ni le cœur français, élite qui aura perdu toute sa foi islamique, mais qui en gardera l’étiquette pour pouvoir, par elle, influencer les masses ; d’autre part la masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement mahométane, portée par la haine et au mépris des français par sa religion, par ses marabouts, par les contacts qu’elle a avec des français (représentants de l’autorité, colons, commerçants), contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d’elle. Le sentiment national ou barbaresque s’exaltera donc dans l’élite instruite ; quand elle en trouvera l’occasion, par exemple lors de difficultés de la France au-dedans ou au dehors, elle se servira de l’Islam comme d’un levier pour soulever la masse ignorante, et cherchera à créer un empire africain musulman indépendant. L’empire nord ouest africain de la France, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique Occidentale française, a 30 millions d’habitants ; il en aura grâce à la paix le double dans cinquante ans. Il sera alors en plein progrès matériel, riche, sillonné de chemins de fer et peuplé d’habitants rompus au maniement des armes, dont l’élite aura reçu l’instruction dans nos écoles. Si nous n’avons pas su faire des français de ces peuples, ils nous chasseront.…   (à suivre)

 

 A 10 h, nous levons l’ancre pour Do Sal ( île du Cap Vert). Avec un régime de vent chaotique, sous des accélérations passant du calme plat à force 8 (35 nd), nous nous échappons des turbulences pour rejoindre enfin un vent d’Est assez soutenu. Dans une mer agitée, sous 40 m2 de foc, TARENNE fonce à 7 nd par vent arrière. Hugo, notre pilote automatique, nous mène avec quelques lacets dans un cap précis. Deux jours se passent à bonne allure,  avec des distances quotidiennes de 150 milles. Mes sens, en éveil permanent, décèlent cependant un bruit saccadé vers l’arrière du bateau

(à suivre)

 

 Une heure après, la voile est renvoyée, il me faudra de grandes bouffées d’air frais pour reprendre mes esprits. Le vent continue d’augmenter (30/35 nd), les 12 tonnes de TARENNE semblent voler sur un tapis d’écume blanche. A travers le hublot, le spectacle est fabuleux. Le regard  dirigé vers la côte africaine, Je perçois subitement une joie intense…(à suivre)

 

 Quel havre de paix ! Un coq lance son cocorico à intervalles réguliers. La tension se relâche. TARENNE ne bouge plus. Nous remettons un peu d’ordre dans le bateau. Soudain, une annexe se rapproche, une voix s’exclame, « bonjour Émile ! » C’est Monique, quelle surprise !  Nous sommes à l’aube interpellés par le couple qui nous avait demandé de passer un message à leurs parents. Rencontré en plein océan, nous avons navigué durant quelques heures côte à côte. Le texte transmis a été relayé par la station radio amateur F9NI ( Rotger André)….(à suivre)

 

 Quelle est belle la Martinique ! Avec ses chutes d’eau limpide, sa verdure luxuriante, ses champs de cannes à sucre, sa forêt tropicale, ses senteurs de fruits exotiques.  Tout invite à la farniente : Le soleil chaud, l’air doux des alizés, la mer superbe avec ses rivages de palétuviers rampants ou de sable fin ombragés de cocotiers. Puis cette musique harmonieuse, avec ce fond de percussion africain qui rythme la vie de ce peuple chaud, où seule la silhouette d’un corps féminin anime intensément des regards habituellement absents. Combien sommes-nous aussi détestés, par ceux qui détiennent dans le service public, la vie politique ou culturelle, une parcelle d’autorité. Dans une radio libre un intellectuel antillais compare l’action de la France à un incendie…(à suivre)

 

 Extraits de récit des premiers chapitres

 RÊVE ACCOMPLI

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